Remplacement de luminaires existants par de la LED – Identification des problématiques
Depuis plusieurs années la technologie LED apporte une solution intéressante pour diminuer la consommation électrique d’un bâtiment ou d’une maison. La mise en place de cette technologie couplée à une commande optimale permettrait une diminution de près de 50% de la consommation liée à l’éclairage, soit près de 7,5% de la consommation électrique totale en Suisse.
Pour procéder au remplacement de sources ou de luminaires par de la LED, il est préférable d’avoir connaissance des points qui pourraient provoquer des problèmes ou de la gêne pour les propriétaires ou les utilisateurs. Afin de permettre d’en éviter les principaux et de ralentir la réalisation du potentiel d’économie, nous les avons identifiés ci-après.
Gestion de la température
Un remplacement de source lumineuse peut générer un problème au niveau de la gestion de la température. En effet, les sources LED ont, contrairement aux autres, une dissipation thermique par l’arrière. Cette différence peut impliquer une accumulation thermique dans le cas de luminaires encastrés dans le béton ou dans un boîtier métallique.
Dans un tel cas, la conséquence principale est une forte diminution de la durée de vie de la LED impliquant gênes, coûts complémentaires, détérioration du retour sur investissement et dévalorisation de la technologie LED.
Température de la source
La température d’une source s’exprime en Kelvin, elle correspond à une variation de la couleur blanche selon ces valeurs :
Si elle n’influence pas la quantité du flux lumineux, la couleur de la lumière joue sur des effets émotionnels. Ce qui implique qu’un mauvais choix peut apporter un réel mal-être (blanc froid) ou une perte de productivité (blanc chaud).
Pour exemple, on préféra un blanc chaud dans une zone de relaxation et un blanc neutre pour les zones de travail.
Eblouissement
Le remplacement des luminaires avec des photométries ou des efficacités différentes peut impliquer des problèmes d’éblouissements directs ou indirects qui peuvent causer :
• de la gêne,
• une baisse de concentration,
• de la fatigue,
• une diminution de la qualité du travail.
Mise aux normes obligatoire
Les Normes d’Installation Basse Tension (NIBT) décrivent clairement le cadre des modifications impliquant la mise aux normes de l’installation existante. Le remplacement des luminaires avec l’adaptation des commandes (ajout de détecteur, de bus de commande, de commande horaire,…) implique très souvent une mise aux normes de l’installation. Ce point peut générer une augmentation des coûts d’investissements de manière significative. Il ne doit donc pas être négligé pour la génération de l’offre.
Ballasts
Il existe des tubes LED de remplacement, avec ou sans starter, fonctionnant sur des luminaires pour tubes fluorescents, avec ou sans les anciens ballasts.
Il est donc important de faire le bon choix lors de la commande du
matériel.
Auxiliaires
Les luminaires LED peuvent nécessiter l’ajout de transformateurs auxiliaires qui prennent de la place complémentaire. Il est donc nécessaire de vérifier la possibilité de leurs installations.
L’utilisation de matériels auxiliaires existants peut ne pas être adaptée à la LED, provoquant des scintillements, des disfonctionnements ou un endommagement des LED à court terme.
Harmoniques
Lors de remplacement d’un grand nombre de luminaires ou de sources, des problèmes d’harmonique peuvent apparaître*.
La nature même de la technologie implique une génération d’harmoniques de courant. Cette problématique est connue et minimisée par les fabricants, mais dans le cas d’un remplacement de l’éclairage impliquant une modification de charges de plus de 10% de la consommation totale du bâtiment, il est nécessaire de faire une
vérification de ce risque ou de consulter un bureau d’ingénieurs pour en évaluer l’impact.
*La norme EN50160 fixe les niveaux de perturbations harmoniques jusqu’au 25e rang et indique que le taux global de distorsion harmonique ne doit pas dépasser 8%
Des problèmes d’harmoniques peuvent provoquer :
- Dégradation du facteur de puissance,
- Surcharges des câbles, transformateurs et moteurs,
- Augmentation du bruit dans les moteurs,
- Erreurs d’enregistrement dans les compteurs,
- Réduction de la capacité du réseau,
- Mauvais fonctionnement des contacteurs,
- Perturbation des systèmes électroniques.
Texte rédigé par
Olivier Guilmart
ENERGYENCE SA
Ingénieur en système énergétique