NIBT dans la pratique

Des transformateurs pour les circuits TBTP et TBTS

Des inscriptions d’une grande variété renseignent sur les particularités

À l’occasion d’un contrôle final, nous avons examiné avec un œil critique les transformateurs de l’éclairage à basse tension. Nous ne sommes pas certains que les appareils utilisés soient homologués et remplissent toutes les exigences pour les circuits TBTS Et en quoi ces transformateurs se distingueraient-ils s’ils étaient utilisés en TBTP  ?

La vérification des inscriptions sur le matériel électrique est rarement évident, surtout pour le conseiller en sécurité. Que signifient les sigles inscrits et les appareils répondent-ils aux exigences ? La NIBT 4.1.4.3 exige un transformateur de sécurité selon EN 61558-2-6 pour les circuits TBTS et TBTP. Les inscriptions exigées sont visibles sur la photo ci-dessous. Mais il est tout à fait possible d’utiliser une alimentation autre qu’un transformateur. La NIBT autorise par ailleurs :

  • Les motogénérateurs avec enroulement procurant une séparation équivalente ;
  • Les générateurs entraînés par une machine thermique ;
  • Les batteries ;
  • Certaines installations électroniques con­­-
    strui­tes selon les normes en vigueur, pour esquelles des mesures engagées garantissent que même en cas de défaut interne, la tension ne dépassera en aucun cas 50 VAC sur les bornes de sortie.

Les exigences pour l’alimentation sont identiques pour les circuits TBTP. Ce qui distingue les circuits TBTP des TBTS est la possibilité de mettre à la terre les pièces actives du côté secondaire. Ces même pièces resteront isolées dans les circuits TBTS. Les circuits électriques dans une machine doivent répondre à cette exigence pour empêcher tout démarrage intempestif. Du point de vue électrotechnique, l’exécution TBTS est plus sûre.


L’encastrement de LED dans du bois

Le culot permet d’installer des sources lumineuses de plusieurs types.

Un chef dans une entreprise de charpenterie m’a demandé récemment si les boîtiers anti-feu restent obligatoires pour encastrer dans du bois des spots LED encastrables, car ces spots chauffent désormais beaucoup moins. Nous utilisons habituellement des luminaires encastrables 12 V 5.3 ou 230 V GU 10. Aussi longtemps que seules des LED sont utilisées, ça ne pose pas de problème, mais ça pourrait être grave si d’aventure elles étaient remplacées par des ampoules halogènes. Que faire  ?

Des situations semblables se présentent avec les culots normalisés E14 ou E27 mais avec un luminaire conçu seulement pour 40 W par exemple. Dans un tel cas, le fabricant ajoute l’inscription :
« max. 40 W ». Mais si l’utilisateur (béotien) installe une mauvaise source lumineuse, c’est encore le fabricant qui en porte la responsabilité. Si c’est l’installateur-électricien qui procède à l’installation fixe d’un luminaire, c‘est lui qui répond du montage correct. Pour le montage, l’installateur-électricien se conforme aux informations du fabricant quant à l’installation et à l’équipement. Étant donné que les culots de luminaire GU 5.3 (entre autres) permettent d’installer différents types de source lumineuse, la question se pose de savoir comment empêcher l’utilisation inadéquate et le risque d’incendie consécutif. Le fait que les luminaires LED pour installation après coup soient équipés d’un refroidisseur indique qu‘ils génèrent une forte chaleur. Tant que du matériel électrique installé fixement peut générer des températures telles qu’il y a danger d’incendie pour des éléments voisins, la NIBT exige des mesures en conséquence. Le risque qu’un utilisateur achète dans le commerce de détail une source lumineuse à installer chez lui après coup existe bel et bien. L’utilisation d’un boîtier anti-feu ou d’un dispositif similaire est donc indispensable en encastrant des éclairages de basse tension dans des matériaux inflammables.


 

Protection des bornes d’entrée d‘un ensemble d’appareillage

Installation d’un capot supplémentaire sur les bornes d’entrée

Lors d’un contrôle périodique, l’organe de contrôle indépendant a dénoncé l’absence de capots sur les bornes d’entrée et exigé qu’il en soit installé. Nous ne sommes pas d’accord. Sans outillage, il est impossible d’accéder à ces éléments sous tension. Si la norme l’exigeait vraiment, il me semble que tous les jeux de barres demanderaient à être protégés. Pouvez-vous m’aider  ?

Votre organe de contrôle se réfère probablement à l’article
NIBT 5.3.9.8.4.2.3 : « Les pièces actives qui restent sous tension une fois l’ensemble d’appareillage déclenché sont à protéger contre tout contact fortuit. » Selon la disposition des appareils de commutation et de protection, il existe plusieurs manières de déclencher les ensembles d’appareillage. Les capots sur les pièces actives servent à empêcher tout contact fortuit avec des éléments que l’exécutant pourrait présumer sans tension. Si un interrupteur principal ou un fusible d’entrée est installé dans un ensemble d’appareillage, le circuit électrique restera sous tension en amont de cet appareil une fois que ce dernier aura été déclenché. Cette situation exige des capots sur les bornes d’entrée. Les capots doivent correspondre au niveau de protection IP X2, c’est-à-dire être hors d’atteinte du doigt d’épreuve. Si toutefois l’ensemble d’appareillage est mis hors tension avec un dispositif de commutation installé dans la distribution secondaire, le risque de contact fortuit est écarté. Il ne faut pas installer de capot supplémentaire.

 


 

Les ensembles d’appareillages à la menuiserie

Dans un projet de menuiserie, le planificateur-électricien a prévu d’installer un ensemble d’appareillages dans l’atelier. Cette partie de la menuiserie est un local à risque d’incendie. Nous pensons que l’emplacement choisi est mauvais pour ce type d’appareillage. La NIBT 4.2.2.3.3 dit en effet que les dispositifs de coupure de protection, de commande et de coupure sont à installer en dehors des locaux d’exploitation à risque d’incendie. Quelle est donc l’interprétation de la NIBT 2015 ?

La NIBT stipule au paragraphe 4.2.2.3.3 : « Les dispositifs de protection, de commande et de coupure doivent être disposés en dehors des locaux d’exploitation présentant un risque d’incendie, excepté les dispositifs munis d’une enveloppe convenant à ce type d’endroit certifiée au moins IP 4X ou, en présence de dépôts de poussière IP 5X, ou, en présence de dépôts de poussières conductrices IP 6X, sauf si le paragraphe 4.2.2.3.11 s’applique. » On voit que la distribution coûtera cher rien qu’à cause de la nature de la construction. L’installation à l’extérieur de la menuiserie est à coup sûr la variante la plus avantageuse, pour plusieurs raisons :

  • Le coût ;
  • L’accessibilité ;
  • La durée de vie ;
  • La propreté de l’appareillage ;
  • La pose/l’entrée des lignes électriques.

 

L’utilisation d’ensembles d’appareillages E30

Plusieurs fabricants proposent des ensembles d’appareillages définis « E30 » beaucoup plus coûteux que les ensembles d’appareillages « normaux ». La question est donc de savoir où l’utilisation de telles armoires est impérative. Existe-il des bases légales quant à l’installation d’ensembles d’appareillages E30 ?

Les NIBT 4.2.2.2 et 4.2.2.4 contiennent des informations comment monter les ensembles d’appareillages quand il est impossible d’exclure tout effet thermique. Dans ces paragraphes, les NIBT distinguent la disposition des ensembles d’appareillages par rapport au risque d’incendie d’une part et par rapport aux chemins de fuite d’autre part. La première exigence, à savoir la disposition par rapport au risque d’incendie, s’applique chaque fois que l’ensemble d’appareillages sera monté sur ou dans des matériaux combustibles. Dans ce cas, la norme exige une séparation incombustible et calorifuge des parties d’immeuble combustibles.  En présence de distributions secondaires encastrées dans des constructions en bois ou à l’intérieur de cloisons creuses, notamment, la boîte d’encastrement doit être certifiée ignifugée ou difficilement inflammable. Quelques fabricants fournissent l’information « testé au filament chauffant », par exemple à 850 °C.  En admettant qu’un ensemble d’appareillages soit monté dans un chemin de fuite défini, il est possible d’utiliser un modèle équivalent d’un fabricant, pour autant que les informations E30 soient conformes au produit. Une autre variante selon la NIBT consiste bien entendu à placer l’ensemble d’appareillages dans une niche en matériau incombustible et munie d’une porte répondant aux exigences EI30.


 

Les luminaires sans conducteur de protection hors portée de main

Un contrôle périodique chez un client avait fait contester l’absence de liaison au conducteur de protection des luminaires. Ces luminaires avec FI sont montés à 3.5 m de hauteur dans un atelier. Les installations datent de 1992 et il manque bel et bien le conducteur de protection dans le conduit. Une fois en possession de l’offre pour remédier aux défauts, le client demande pourquoi cette absence n’avait fait l’objet d’aucune contestation lors des contrôles précédents ou si d’aventure les prescriptions auraient changé. Avant d’entreprendre l’adaptation assez coûteuse de l’installation (Les luminaires devront également être remplacés.), il faut répondre à la question de savoir si cette rénovation est impérative.

Ce type de question se pose de manière récurrente pour les installations d’un certain âge. Le principe de base qui s’applique veut que les nouvelles installations électriques se fassent selon les normes en vigueur, mais leur adaptation à la suite d’un changement de norme n’est pas obligatoire, sauf quand il s’agit d’un changement législatif concernant l’environnement portant par exemple sur les transformateurs contenant des PCB, les condensateurs ou les rayonnements non ionisants. Nous arrivons à peine à le croire aujourd’hui, mais la première apparition de l’exigence de relier tous les corps au conducteur de protection remonte à la NIBT 2000. La formulation stipulait précédemment que la « mise au neutre » n’était exigible que pour les matériels d’exploitation à portée de main. Celle-ci est limitée à une hauteur de 2.5 m. Il se peut que l’installateur se soit servi à l’époque de cette dérogation. Pour autant que cette partie d’installation, à savoir l’éclairage, ne présente aucun défaut de sécurité (mauvaise isolation, absence de caches, etc.), il semble possible de la conserver en l’état. Du point de vue technique je ne manquerais cependant pas d’informer le client des risques. En sa qualité de propriétaire d’exploitation il répond de la protection de la santé et de la sécurité du travail de ses collaborateurs. Qu’en est-il si un collaborateur se fait électriser et tombe de 3 m de hauteur en changeant une ampoule ?


Des transformateurs pour les circuits électriques TBTS ou TBTP

Lors d’un contrôle final, nous avons critiqué les transformateurs des éclairages à basse tension. Nous ne sommes pas sûrs que les appareils utilisés soient homologués et répondent à toutes les exigences quant aux circuits électriques TBTS. Et quels seraient les changements des transformateurs s’ils étaient utilisés en TBTP ?

Le conseiller de sécurité, en particulier, affronte fréquemment le défi de vérifier l’étiquetage des matériels d’exploitation. Que signifient les sigles imprimés et les appareils sont-ils conformes aux exigences en vigueur ? La NIBT 4.1.4.3 exige un transformateur de sécurité selon EN 61558-2-6 pour les circuits électriques TBTS et TBTP. Les inscriptions requises sont visibles sur le schéma ci-dessous. Vous avez toutefois la possibilité d’utiliser d’autres sources de courant qu’un transformateur. Les NIBT autorisent :

  • Les moteur-générateurs équipés d’enroulements à séparation équivalente ;
  • Les générateurs entraînés par un moteur thermique ;
  • Les batteries ;
  • Certains dispositifs électroniques construits conformément aux normes applicables en la matière et faisant l’objet de mesures empêchant la tension de monter au-delà de 50 VAC, même en cas de défaut interne.